Jacqueline 221 vous signale ces conférences dans l’amphithéâtre HA1 - Hôpital Timone Adultes - à 17H30 - Entrée libre.
Jeudi 9 janvier 2025 «Saint François de Paule et les Minimes en France de la fin du XVe au XVIIIe siècle » par Michel Collomp Présentation de l’ancien couvent des Minimes de Marseille (1590 à 1790) et des religieux célèbres qui l’ont habité et qui se sont distingués dans les domaines scientifique, astronomique et botanique. A la découverte de l’ordre des Minimes, de son fondateur Saint François de Paule au XVème siècle et de son improbable destinée qui le conduira du sud de l’Italie à la cour du roi de France en passant par la Provence. Les Minimes aimaient rappeler l’humilité de leur ordre religieux qui fut cependant l’un des plus florissants de l’époque moderne grâce à leur relation privilégiée avec la monarchie. C’est en France, tout près du château royal du Plessis-lès-Tours qu’à la fin du XVème siècle, François de Paule, un ermite guérisseur de Paola en Calabre fonda son premier couvent et définit l’une des règles de vie les plus rigoristes de l’époque. C’est aussi là que le fondateur devenu prophète de cour mourut en 1507. A la veille de la Révolution, l’ordre des Minimes ne comptait pas moins de 153 couvents en France (457 couvents dans le monde), signe d’un incontestable rayonnement spirituel, philosophique et scientifique. Pourtant en dépit de cette importance numérique et de la renommée de quelques grandes figures « minimes », notamment à Marseille, l’Histoire a longtemps ignoré ces religieux proches des rois et des élites urbaines, impliqués dans les réseaux lettrés et scientifiques.
Jeudi 13 février 2025 « La peste de Marseille de 1720 vue par Michel Serre. » par Régis Bertrand Deux tableaux de Michel Serre (1658-1733), peints entre 1721 et 1723, sont au Musée des Beaux-Arts de Marseille, la Vue de l’Hôtel de ville et la Vue du Cours pendant la peste. Une troisième toile, Le Chevalier Roze à la Tourette, fait partie des collections du Musée Atger à Montpellier. L’artiste a été un témoin direct de la peste et y a joué un rôle courageux. On doit cependant tenir compte des conventions picturales de son temps et de la réalisation en atelier des trois toiles. Ces œuvres sont fondées sur un double contraste. Elles juxtaposent un spectacle d’effroi, digne d’un autre âge, à des réalisations architecturales qui sont parmi les plus remarquables de Marseille. Deuxième contraste, celui de l’état de détresse où est la ville et celui de l’action des autorités qui s’efforcent de lutter contre le désastre. Elles mêlent dans une tension extrême, malade, agonisants et morts, déposés hors des maisons ou décédés sur place, et personnes valides leur portant quelques secours alimentaires ou spirituels ou enlevant les cadavres La Vue de l’Hôtel de ville commémore le courage civil et militaire. Dans son pendant, la Vue du Cours, l’accent est mis sur l’intervention du clergé. La troisième toile pourrait avoir été commandée par Nicolas Roze (1675-1733), le héros de la scène. Les trois suggèrent la permanence d’un certain ordre public au sein du chaos. Le ravitaillement de la ville et le petit commerce sont même évoqués. Ces œuvres semblent avoir eu une double fonction, narrative et mémorielle, non sans efficacité : nombre d’ouvrages sont illustrés d’une scène tirée d’un de ces tableaux.
Jeudi 13 mars 2025 « Médecine et chirurgie sous le Premier Empire » par Jacques Di Costanzo La médecine moderne naît à Paris, sous le Consulat et le Premier Empire, au sein d'une véritable révolution culturelle. L'intervention de Napoléon, au demeurant sceptique vis-à-vis de la médecine, est déterminante car c'est lui qui a donné le coup de pouce nécessaire à sa modernisation. Corvisart, Chaptal, Berthollet, Fourcroy réforment la santé en profondeur. Un savoir médical unique en Europe se concentre sur le sol français. Un enseignement hospitalo-universitaire est créé : la divulgation de préceptes théoriques aux étudiants s’accompagne d’une mise en pratique directement au lit du malade au sein d’une structure hospitalière. Le concours de l'externat et de l'internat a été conçu par Jean-Antoine Chaptal, ministre de l'Intérieur, en 1801. En 1808 Napoléon charge Fourcroy de créer l’Université Impériale au sein de laquelle est institutionnalisée la Faculté de Médecine ; des enseignants de qualité comme Sabatier, Pinel, Baudelocque, Dupuytren, et plus tard, Laennec y interviennent. Outre l'enseignement, les ministres posent des questions ou missionnent la Faculté sur différents thèmes, le plus souvent en rapport avec la Santé publique. La médecine militaire, au sein de la Grande Armée, a vu progresser la chirurgie d’urgence avec de grandes figures comme Larrey, Percy et Desgenettes, notamment, qui s’illustrent dans l’innovation de techniques opératoires, dans la chirurgie « de l’avant », ou dans la prise en charge globale des blessés, sur le champ de bataille. La période napoléonienne reste, par ailleurs, riche en progrès dans de nombreux autres domaines et notamment dans l’art militaire, les institutions, les grands travaux, les arts ou les lettres